12 gauge rifle in one hand, shells on the shoulder, René Sanna seems more of a guerillero than the actual hunter he is. Weapons control between France and Suriname is almost non existent. // Calibre douze en main, munitions en bandoulière, René Sanna tient plus du guerillero que du chasseur qu’il est. Et pour cause, le contrôle de la circulation des armes en provenance du Suriname est nul.
Forest is a wall of plants in which sunlight hardly finds a way through. With almost no pathways and believed to host evil spirits, the jungle is not a familiar place for Bushinengue people. René himself confesses being afraid of getting lost if he happens to venture alone. // Véritable mur végétal à travers lequel le soleil peine à percer, quasi-dépourvue de sentiers, réputée abriter des mauvais esprits, la forêt est tout sauf un terrain familier des Bushinengue. René lui-même avoue avoir peur de s’y perdre s’il s’y aventure seul.
The Bushinengue culture is found written on boats. Colours, drawings and names are a permanent reminder of the daily life, one’s feelings, one’s favourite music or one’s history. // Si la culture des Bushinengue s’écrit, c’est en grande partie sur les pirogues. Les couleurs, les dessins, les noms sont un rappel omniprésent du quotidien, de ses sentiments, sa musique préférée, ou parfois de son histoire.
Couac is the result of a long and hard processing of the cassava roots. It is boiled, pressed, matured, and dried on gigantic saucepans. Women have been keeping the tradition for decades. // Le couac est le résultat d’un long et difficile travail du manioc. Les racines sont cuites, pressées, et séchées dans d’énormes poêles. Les femmes perpétuent la tradition depuis des décennies.
No comment
One net can catch up to 20 lbs of fish. Nothing much for selling, but enough to feed a whole family for some days.// C’est jusqu’à 10 kilos de poisson qui peut se prendre au piège dans les mailles d’un seul filet. Pas de quoi prétendre revendre la marchandise, mais suffisamment pour nourrir une famille pour quelques jours.
The rapids of the Maroni, called « bumps, » are relevant spots to leave nets, but the operation requires extra care for not bumping into rocks and underwater sandbanks. Rene keeps a close watch on his son for him to manoeuvre the boat to an adequate position.// Les rapides du Maroni, également dénommés « sauts », sont propices à la pose des filets mais requièrent une certaine prudence face aux rochers et bancs immergés. René surveille son fils du coin de l’oeil, filet en main, qu’il manœuvre la pirogue jusqu’à la bonne position.
Kourou is known for hosting the European Space Centre. However, the Saramaka district is never shown on postcards. // Si l’on connaît Kourou pour son centre spatial, le quartier Saramaka, en revanche, n’est jamais montré aux touristes.
Tembe, the original Bushinengue art, is becoming rare nowadays on the Maroni. However, sometimes a colourful rainbow of paintings can be spotted between plants and mud of the Maroni river, as this paddle, used to sail silently through the coves.// Le Tembé, l’art des Bushinengué, est de nos jours devenu rare dans le quotidien des Gens du Fleuve. Cependant, il arrive qu’entre la verdure et la boue du Maroni, un vif arc-en-ciel se laisse apercevoir, comme cette pagaie servant à se mouvoir silencieusement dans les criques.
Shortly before sunset, fishermen leave their nets in the darkness of secret coves. They will eventually come pick them up the following morning, not knowing if they will find them with plenty or empty of fish.// C’est dans le secret des criques, peu avant la tombée de la nuit, que les pêcheurs déposent leurs filets dans la pénombre. Ils reviendront les recueillir le lendemain, à l’aube, avec le risque de les reprendre vierges.
Loading, unloading, food, fuel, water, animals, greeting cousins or friends… comings and goings of the boats is tirelessly rythmed by short stops which punctuate journeys on the river.// Charger, décharger, de la nourriture, de l’essence, de l’eau, parfois des animaux, saluer les cousins ou les amis… Le va et vient des pirogues est inlassablement rythmé par ces courtes escales qui ponctuent la navigation sur le fleuve.
Hunting on the banks of the river is also an opportunity to gather children around an improvised butchery. In Nengue Tongo, “meti” means “animal” and “meat” at the same time.// La chasse, jamais pratiquée profondément en forêt, est souvent l’occasion de réunir les enfants, intrigués, autour d’une boucherie improvisée. Il est curieux de constater qu’en Nengue Tongo, le mot « meti » signifie aussi bien « animal » que « viande. »
Is that family coming to the village? Food? Good or bad news? Nothing? No one knows what will brink the next boat. So René waits, facing the jungle hidden in the morning haze.// De la famille venue séjourner au village, des aliments, une nouvelle, ou peut-être rien ? Nul ne sait ce qu’apportera la prochaine pirogue. Alors on attend, sur fond de jungle prise dans les brumes matinales.
Evanescent haze evaporates from the forest, greeting the sun, stroking the water with its golden reflections. All of a sudden, a boat rips the waters, followed by the humming of the motor. It is seven in the morning, time for the Maroni to wake up. // La brume évanescente se lève sur la forêt pour saluer le soleil qui caresse de ses reflets dorés la surface miroitante du fleuve. Une pirogue rompt soudain les eaux, suivie du ronron familier du hors-bord. Il est sept heures ; le Maroni s’éveille.
Seven in the evening. Sony contemplates the landscape, forgetting about his father manoeuvring the boat. Night is about to cover the river and the forest with its veil. A common scenery, but forever able to fascinate. // Sept heures du soir. Sony se laisse aller à la contemplation du paysage fluvial, oubliant son père manoeuvrant à l’avant de la pirogue. La nuit s’apprête à recouvrir de son voile les eaux ainsi que la forêt. Une scène habituelle ici mais qui arrive toujours à fasciner.
Keeping in touch with friends is sacred. With some drinks and a good laugher is the tradition. It would be unthinkable not having an update about one’s wife or the younger child. // Le contact, même avec ses amis, est sacré ici. Toujours accompagné de boissons, de préférence des spiritueux locaux, et d’une bonne tranche de rigolade, le détour chez les copains est traditionnel, obligatoire. Il serait impensable de passer outre les nouvelles concernant la femme ou le petit dernier.
Sojourning on the Maroni is stopping the hands of time. Better is not being in a hurry as everything goes in slow motion. Greeting a brother takes easily one or two hours, or maybe more when people came across some tampered Rum. // Séjourner sur le Maroni, c’est aussi arrêter le temps. Ici, mieux vaut ne pas être pressé puisque tout s’écoule au ralenti. Un salut à son frère peut prendre d’une à deux heures, voire trois en présence de rhum trafiqué.
Green, Golden and blood colour are the ones of the Panafrican culture. Rastafari beliefs and Reggae are widespread on the Maroni. The three colour flag on the left reminds curiously an other belonging. // Vert, or, sang. Trois couleurs pour une identité, la culture panafricaine. La culture Rastafari et le Reggae sont très répandus sur le Maroni. Le drapeau tricolore à gauche rappelle étrangement une autre identité.
Each house carries its lot of family legends. This five-generations-old house, is a witness. The graffiti is an allusion to one of the sons, gone away with friends and rifles, embracing a lifestyle inspired by american gangsters. Only remains Lala, the voracious parrot, keeping a watch. // Chaque habitation a son lot de légendes familiales. Cette maison, vieille de cinq générations, en est le témoin. Le tag fait allusion à l’un des fils, parti avec des amis, fusils en main, à l’images des « gangsta » américains. Seul reste Lala, le perroquet vorace, montant la garde.
Peace would be the most relevant qualificative for a typical afternoon in the village. Ripe oranges on trees are the perfect opportunity for a short break in the shade of a house, during the longer break which is daytime. // Tranquillité serait un bon qualificatif pour les après-midi au village. La présence d’oranges mûres est une bonne occasion pour une petite pause sur le parvis d’une maison, dans la grande pause de la journée.
A recursive smile embellishes the faces of children. Holidays at the family village are the opportunity to take a break from school, loosing all notion of time, but not responsibility. They are often helping the parents in household tasks like keeping a watch on the younger ones. // C’est un sourire récurrent qui orne le visage des enfants. Les vacances au village familial sont l’occasion de rompre avec la ville et l’école. Celle de perdre la notion du temps, mais pas celle de travail. Ce sont toujours les plus jeunes qui sont sollicités pour assister les parents, à l’exemple des aînés qui gardent les cadets.
Ten thousand bangers are awaiting the flame of a lighter in these giant rounds directly imported from China. New year eve on the Maroni is a serious thing. The power of explosions and clouds of smoke often gives the river some atmosphere of civil war! // 10 000 pétards attendent la flamme d’un briquet dans ces meules directement importées de Chine. Le nouvel an sur le fleuve, voilà du sérieux. Sony tient visiblement à le faire savoir et justement, avec pareille puissance de feu, la nuit prend plutôt des allures de guerre civile !
Colonisation leaves permanent marks, even in the hidden depth of the district. That evening of December, the family decided to watch some TV, beside a displayed Christmas tree. // La colonisation laisse d’indélébiles traces, même au plus profond du département. Ce soir de décembre, la famille a décidé de regarder des dessins animés, autour du sapin décoré.
The blackboard does not belong to a school but to a Jehovah Witness temple. A large variety of beliefs is found along the river. // Le tableau noir n’est pas celui d’une école, mais d’un temple des Témoins de Jéhovah. A croire que toutes les croyances sont présentes le long du fleuve, ce que semble confirmer ce lieu.
Wood beams, metal sheets and a bell are enough to build the church tower of Langatabiki. Half of the population is catholic as peope more generally on the banks of the Maroni. // Quelques poutres, de la tôle et une cloche suffisent à ériger le clocher de l’église de Langa tabiki. La moitié de la population y est catholique, comme généralement le long du Maroni.
Because there is no infrastructure for collecting trash, people dump it into an open pit. The trash is eventually burnt. // Parce qu’il n’existe aucun réseau de collecte des déchets ni de point de retraitement, de petites décharges à ciel ouvert voient le jour à côté des maisons où l’on jette avant de brûler.
Cassava is largely used for baking cakes for festive occasions, like at the end of the year. // Tiré du sol puis découpées à la machette, les racines de manioc sont très appréciées dans la confection de gâteaux préparés à l’occasion des fêtes de fin d’année.
The Libi Na Wan charity, « Living together, » is one of the very rare homes where is taught the Tembe. Each shape and colour has its own meaning. A point symbolises a man, a circle can mean friends or family. // L’association Libi Na Wan, « Vivre Ensemble », à Kourou, est un des rares foyers où l’on enseigne l’art Tembé. Un art où chaque forme a sa propre signification. Une pointe pour un homme, un cercle pour la famille ou les amis.
At houses’ feet are found boats as one would park their car in front of home. Without any road, the Maroni is the only motorway of the Bushinengue area. // Au pied des maisons, les pirogues. Comme on gare sa voiture dans la rue en face de chez soi, sur le Maroni on amarre son véhicule sur ce qui n’est d’autre que la route nationale locale.
Metal sheets, wood, leafs and tanks are in short, streets of the village of Langatabiki, home of the Paramaka Grand Man, the local authority of the Paramaka tribe. // Tôle, bois, feuilles, citernes, voilà le résumé que donne cette rue du village de Langa tabiki, village du Grand Man « chef » de l’ethnie Paramaka.
Animist traditions are also widespread among the population. Each village has its own Fraga Tiki, « Pole of Questions, » where are performed ceremonials for consulting ancestors’ spirits. Bottles at the bottom are offerings. // Les traditions animistes sont également présentes dans la population. Chaque village possède son Fraga Tiki, « le poteau aux questions, » autour duquel ont lieu des cérémonies pour consulter les ancêtres.
Empty and useless, barrels used for carrying fuels for generators and boats are stockpiled on the banks, awaiting for an uncertain future. // Vides et inutiles, les barils qui ont servi à transporter l’essence des groupes électrogènes et des pirogues s’entassent sur la rive, attendant un sort plus qu’incertain. //
No comment
Because there is no tap water, washing the dishes or laundering is done in the river, at sunrise. Each woman carries its lot of dishes and buckets and enters the water prior to start work. // Puisqu’il n’y a pas d’eau courante, la lessive comme la vaisselle se déroule dans le fleuve, à la lumière du soleil levant. Chaque femme emporte son lot de récipients, couverts et seaux de toutes sortes puis se mouille jusqu’à la taille pour se mettre à la tâche.
The village hosts these pump motors. Repaired and cleaned, they will go back to the forest for their main duty: pumping the gold bearing mud of the Guianese soil. // Dans le village stationnent ces moteurs de pompes. Réparés et astiqués, ils repartiront dans la forêt pour leur tâche première : le pompage de la boue aurifère du sol Guyanais.
When the dumps are full, trash of all kind come visit fish, without even annoying fishermen. // Quand les décharges des villages débordent, des déchets de toutes sortes viennent fréquenter les poissons, sans que cela ne gêne visiblement les pêcheurs.
Antoine Lamoraille is a scholar, public figure, community leader, and one of the founders of Mama Bobi. He insisted to be pictured with one of his books of reference: “Black Skins, White Masks” by Franz Fanon. Antoine Lamoraille est un érudit, une figure publique, un chef et un des fondateurs de l’association Mama Bobi. Il a tenu pour se faire photographier avec un de ses ouvrages de référence: “Peaux Noires, Masques Blancs” par Franz Fanon.
Everything imaginable can, some day, sail on the river. // Tout ce qui est imaginable peut transiter un jour sur le fleuve.
The abandoned wheels of a troley used for gold mining find a new life in the powerful arms of Guily, turning them into dumbbells for one day. Guily probably did not chose his Tshirt at random. // Les roues abandonnées d’un chariot prévu pour le travail de l’or profitent des bras de Guily pour se transformer en haltères d’un jour. Visiblement, le garçon n’a pas dû choisir son T-shirt au hasard.
Rather than opening a dialogue with locals, French administrative institutions and construction companies sign contracts and display billboards at the last minute. // Plutôt que de dialoguer avec les habitants, les institutions et entreprises en bâtiment signent des contrats et affichent des panneaux en dernière minute.
The lonely landscape of the abattis, behind the village, is a place where wild cassava grows. Before finding adequate plants, the young boys spend some minutes walking between ashes, ants and thorns. // Le paysage décharné des abattis, derrière le village, est le lieu où pousse sauvagement le manioc. Avant de trouver des plants à sa convenance, s’écoulent quelques minutes de marche entre les cendres, les fourmis et les épines.
It is not frequent to reach 70 years of life on the Maroni. Rene’s great uncle is a living fountain of knowledge. // Parce qu’il n’est pas fréquent d’atteindre 70 ans le long du Maroni, le grand-oncle de René, véritable puits de savoir, est d’autant plus précieux.
Carmen is an important figure in Apatou. She chairs the Uma fu a Liba “Women for the river” cultural association. // Carmen est une figure clé à Apatou. Elle préside l’association culturelle Uma fu a Liba “Les femmes pour le fleuve”.
Marc and Mr. Lamoraille crafting soap with essential oils in Apatou. // Marc et M. Lamoraille produisant des savons artisanaux aux huiles essentielles à Apatou.
Tembe art in Apatou. Only two houses have Tembe paintings in this 8000 inhabitants town. // Art Tembé à Apatou. Seules deux maisons portent encore de l’art Tembé dans cette ville de 8000 habitants.
Marc and Mr. Lamoraille examining the hand crafted soap. // Marc et M. Lamoraille contemplant les premiers savons artisanaux.
Marc and Mr. Lamoraille crafting soap with essential oils in Apatou. // Marc et M. Lamoraille produisant des savons artisanaux aux huiles essentielles à Apatou.
Casa Luigi is also home for an experimental project. Wassai is a medicinal palm tree which fruits can be used for cosmetics or bakery. Mama Bobi aims at giving some responsibility and income to families helping them growing the plants and reaping the fruits. // Le Wassai est un palmier médicinal dont les fruits sont utilisés en cosmétique ou en pâtisserie. L’association Mama Bobi tente de responsabiliser les familles et leur donner un revenu pour celles qui les aident à cultiver les plants et recolter les fruits.
Casa Luigi is an experimental social insertion house of Mama Bobi. Youngsters can avoid imprisonment by helping the NGO through its projects. // La Casa Luigi est une maison de réinsertion des jeunes en difficulté. Ils peuvent choisir d’aider l’association plutôt que des peines de prison.
Weekly meeting of some of Mama Bobi’s members. Ramon (left) is also a famous musician. // Réunion de l’association Mama Bobi. Ramon (gauche) est également un musicien célèbre dans la région.
The one and only mosque in Saint Laurent, shortly after a Friday prayer. // La seule et unique mosquée de Saint Laurent, juste après la prière du Vendredi.
Sunset from Saint Laurent // Coucher de soleil depuis Saint Laurent.
Ruins of the penal colony of La forestière. Open in 1878, the site was used to imprison hundreds of workers from South East Asia before its closure in 1935. // Ruines du bagne de La forestière. Ouvert en 1878, il fut utilisé pour détenir des centaines de travailleurs d’Indochine jusqu’à sa fermeture en 1935.
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